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la loutre à roulettes
18 septembre 2010

Une rose pure et candide venue d'Islande

Désolée de ne plus avoir beaucoup de temps pour alimenter ce blog ( désolée, Martichat de ne plus toujours répondre, mais merci pour votre fidélité ), mais vous allez voir que d'ici quelques mois j'aurais trouvé mon rythme et repris mes activités. Trêve de bavardages !

rosa_candidaAujourd'hui, c'est mon tour de vous présenter le grand succès littéraire des blogs : Rosa Candida d'Audur Ava Olafsdottir. Je l'avais vu chez Fred, puis chez Lustucru et, même si on en disait peu dessus, j'avais eu envie de le lire. Pour ma part, je vais vous en raconter un peu plus que le traditionnel : c'est l'histoire d'un homme qui va s'occuper d'une roseraie dans un monastère. En fait, Rosa Candida, c'est une histoire de deuil d'abord, d'où la retraite du narrateur et héros dans ce monastère où il va sauver une roseraie médiévale. C'est aussi une réflexion sur la façon dont le sentiment paternel vient aux pères. Enfin, Rosa Candida, c'est une histoire d'amour qui arrive à l'envers, à contre-courant de ce qui se fait habituellement.

Et cette rosa candida, me direz-vous ? Bien évidemment, ce n'est pas que la rose blanche de la roseraie. Cette rose candide, je suis tentée d'y voir deux lectures symboliques. Ce serait tout d'abord un symbole du narrateur, d'une naïveté et d'une honnêteté désarmante. Ce serait ensuite l'immaculée conception qui a rendu le narrateur père de sa petite Flora Sol. En fait, elle est bien née d'un rapport sexuel entre le narrateur et une amie, une nuit d'ivresse, dans une roseraie. Mais le récit qui en est fait est à la fois si lacunaire ( ivresse oblige ) et si désincarné, qu'au final c'est comme si cette petite était arrivée sans qu'il ne se soit rien passé.

De ce livre, j'ai d'abord aimé les descriptions du milieu naturel qui, comme souvent chez les écrivains islandais, sont d'une grande sensualité : "la lave noire, le feutre jauni de l'herbe sèche, les rivières laiteuses, le terrain bosselé, les marais, les champs de lupin fané et au-delà, la roche à l'infini." J'ai ensuite aimé l'humour de l'écrivain qui fait revenir un certain nombre de motifs comme les réflexions que font les gens sur la photo de Flora Sol qui rendent notre narrateur piteux et agacé, ou les conseils cinématographiques du moine qui l'accueille... De ce livre, je retiens le regard posé sur les bois ou les marchés qui transforme soudain le paysage connu en univers de conte, mystérieux et angoissant, mais jamais exempt cet humour subtil : " Nous nous enfonçons dans le marché, là où lièvres et lapins sont accrochés et j'avance la poussette sous les bêtes de la forêt."

Rosa Candida est un livre contemplatif, qui parle de choses toutes simples de la vie quotidienne, de la re-découverte du monde par la paternité, la cuisine, l'horticulture. C'est peut-être en ceci qu'il emmène son lecteur dans une retraite, on se sent au calme entre ces pages, loin du tapage du monde...

Assurément, c'est un livre qui continuera encore longtemps à murmurer sa petite musique dans la blogosphère. 

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Commentaires
M
Pas de problème petite loutre... il n'y a aucune obligation à me répondre. Et je sais ce que c'est la vie d'une mère de famille salariée loin de chez elle. Du reste si je ne fais pas de blog, c'est que je suis trop paresseuse pour en tenir un à jour !<br /> Voilà une "fiche de lecture" (!!!) qui me donne envie, surtout que je n'ai rien lu de bien terrible depuis quelques temps.<br /> Bonne semaine !
la loutre à roulettes
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