Poor black Venus !

Je vous annonçais dimanche, pleine de morgue et de fougue ( malheureuse mortelle ! ), que j'irais voir La Princesse de Montpensier. Le problème, c'est qu'un dimanche aux Halles, il n'y a pas que moi à avoir eu envie de film en costume... et que tout était complet. J'avais fait 30 minutes de RER, j'avais marché sous la pluie, abandonné mon castor, alors, foi de loutre, je n'allais pas abandonner aussi facilement. Aussi, ai-je vu la Vénus Noire que j'avais également envie de regarder, moi qui traite de la très rebattue question de l'esclavage au XVIIIème siècle avec mes premières.

Aïe, aïe, aïe ! J'ai assez vite compris ma douleur ! Ce film a sans doute été fait avec les meilleures intentions du monde, mais, moi qui pense être assez bonne spectatrice, j'ai failli partir avant la fin, comme de nombreuses personnes l'ont fait dans la salle. Pas parce que le film était violent ( il ne l'est pas ), pas parce qu'il était trop intense. Non ! Parce qu'il est très long, trop long et qu'une bonne moitié aurait pu être coupée au montage. D'ailleurs, il y aurait pu y avoir un montage. Que dire ? On va voir la Vénus Noire pour se révolter gentiment contre l'esclavage et le sort de la "Vénus Hottentote" qui a été montrée comme une bête de foire dans toute l'Europe. Le résultat c'est qu'on voit une pauvre femme se faire pincer les fesses et écarter les jambes tout en disant non pendant 2h39. Les gros plans sont omniprésents, on sent que le réalisateur est sous le charme de son actrice, dont on arrive à percevoir le charisme malgré la vulgarité du scénario. Ah ! Il faut voir Olivier Gourmet jubiler, godemichet à la main, dans une partouze de vieillards parisiens pour comprendre à quel point tout ce joli monde s'est fourvoyé ! Et puis, à la réflexion, il ne faut pas voir ce film poussif et fatigué, mais revoir l'excellent Man to Man de Régis Wargnier, plus ou moins sur le même sujet, sauf qu'on y étudie des Pygmées. Au final, la scène belle scène a lieu peu de temps avant la fin, quand le peintre de Cuvier recouvre le moulage du corps de la Vénus de pigments avec des gestes pleins de douceur. On se demande alors pourquoi ce sentiment a déserté le film...

Comments

[valérie]

Quel dommage, le sujet était intéressant mais apparemment pas facile à traiter… ce week-end je vais donc aller voir autre chose !

[la Chamelle]

"man to man" ça c'est un bon film sur les zoos humains ...C'est un sujet passionnant et si tu vivais près de chez moi j'aurai pu te conseiller une chouette visite sur ce thème avec tes élèves ; dommage : (

[martichat]

je n'étais pas très tentée, mais je le suis encore moins...