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la loutre à roulettes
21 janvier 2011

être mère

Ce matin, je me suis octroyé un petit moment de lecture sur la blogosphère. On y prend des nouvelles des gens inconnus mais qui nous sont si proches, de ceux qu'un lien ténu nous a fait retenir. C'est ainsi que je me suis rendue sur "Vers un autre jour", très joli blog que j'avais mis dans "Eduquer autrement" en raison de son ancrage montessorien et que, depuis ce matin, je tranférerais bien dans mon bouquet de "Voix honnêtes". Il y avait un post très fort sur l'accession à la maternité qui m'a fait réfléchir après m'avoir beaucoup touchée.

Qu'est-ce qu'être mère ? Est-ce qu'on naît soudain à la maternité quand on prend le bébé dans ses bras ? A la première tétée ? Au premier regard ? Est-on mère avant, quand on voit la petite barre de douceur sur le test ? Aux premiers mouvements dans le ventre ? Sans doute l'est-on un peu plus à chacun de ces petits moments. Mais pour moi, c'est venu après. Et finalement, bien après les sauts de folle furieuse-folle de joie dans l'appartement, après la main sur le ventre à caresser mon secret en souriant, après les vaguelettes et la naissance et toutes ces premières fois. Avec Isild, j'ai consciemment pris conscience que j'étais mère vers ses neuf mois ( oui, je sais, une grossesse de plus en somme, très sympa le symbole... ). Avant, moi qui étais si sûre de moi, j'ai été aspirée tout entière par la découverte de ce petit animal qui semblait me télécommander à distance. L'animalité du nouveau-né, qui vous raconte ça ? Personne. Et pourtant, j'ai des souvenirs terribles du berceau à roulettes arrivant dans la chambre et de ma fille qui reniflait mon odeur avant de cracher la tétine et de hurler pour avoir le sein. Les pleurs, les pleurs, les pleurs. Tous ceux qu'on ne supporte pas d'entendre, tous ceux qu'on ne sait pas comprendre. A se sentir tellement bête parce que dans tous les livres et tous les magasines, on vous dit que vous allez les comprendre un jour et que vous ne les comprenez pas. Et puis, tous les moments de tendresse, noyés dans la brume du sommeil qu'on aurait aimé avoir, tous les petits moments de calme à observer son enfant, à jouer avec lui, s'accumulent et au final, on le regarde un jour et voilà, c'est évident : on est mère.

Etre mère n'a rien d'évident. On le devient peu à peu, par naissances successives, une couche de sédimentation après l'autre. Pour moi, ça s'est fait neuf mois après la naissance d'Isild et puis aussi quelques années avant elle, quand j'aurais pu l'être, mais je n'ai pas voulu le devenir. Après Salomé, ça aussi, ça m'a frappé : on devient mère presqu'autant par les enfants qu'on a eus que par ceux qu'on n'a pas pu avoir.

Après cette confession, bonsoir.

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Commentaires
L
ce que ça fait du bien de lire ton article ... j'ai mis longtemps aussi à "devenir mère" ... et je commence à peine à moins me sentir coupable
la loutre à roulettes
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