arrivée dans un nouvel établissement
Cette année, encore une fois, je ne suis pas rentrée mais arrivée dans un établissement.
D'habitude, j'attends dans la salle des profs que le théorique " petit déjeuner" se termine afin de commencer les sacro-saintes réunions. J'y observe mes collègues : ceux qui sont "ravis" de rencontrer des nouvelles têtes, "surtout les jeunes, c'est important" ( Pourquoi plus les jeunes que les vieux ? Et moi, je suis dans quelle catégorie maintenant ? ); ceux qui retrouvent leur petit groupe d'amis et se racontent leurs vacances ; les nouveaux venus aussi, plus ou moins stressés, dans l'attente. D'habitude, ça se passe comme ça, mais pas cette année. J'ai été reçue plus tôt avec les nouveaux professeurs pour des présentations un peu plus formelles. J'ai découvert les trois stagiaires de cette année, appris que l'un d'entre eux veut démissionner de son concours, pas eu envie de tenter de le "repêcher". Après tout, quand ça se passe mal, c'est tellement violent qu'il a bien raison de se décider là.
D'habitude, on croûle sous des réunions où personne n'écoute ni ne travaille réellement. Et je m'inclus dedans. Difficile de repenser une énième fois à la manière de faire mieux réussir nos élèves quand le problème ne se passe pas en classe mais qu'ils ne touchent pas à leurs cahiers chez eux. Difficile de se passionner pour le nouveau projet d'établissement quasiment toujours le même... D'habitude, oui, mais pas cette année. Tout le monde a écouté, tout le monde a entendu que le proviseur est gravement malade et que la proviseur-adjointe a été nommée la veille pour prendre la relève. Tout le monde a entendu que la nouvelle proviseur adjointe est une prof d'espagnol appointée la veille aussi par son inspecteur. Tout le monde a entendu que l'assistante sociale n'est pas connue, qu'il manque quatre demi-postes de surveillants, que certains professeurs nommés n'ont jamais donné signe de vie. Nous avons écouté et nous avons su qu'il faudrait se serrer les coudes et soutenir notre administration. Ensuite, les réunions se sont succédées, mais personne n'a râlé. Nous avons travaillé en équipes et cherché des protocoles pour ce début d'année.
Une rentrée différente donc, dans ce nouvel établissement, plus proche de chez moi, couronnée par un emploi du temps de rêve qui, je l'espère, ne changera pas et qui me permet d'être très présente auprès des filles.