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la loutre à roulettes
24 décembre 2011

le monde à ses pieds

Est-ce que, comme moi, vous vous souvenez de cette merveilleuse publicité de François et Marithée Girbaud qui a été interdite par une branche pudibonde du catholicisme bon teint ?

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C'est en cherchant quelques images pour illustrer ce post que j'ai appris que la top model qui incarnait Jésus Christ était l'héroïne du livre dont je viens rendre compte, c'est-à-dire Ruslana Korshunova, le personnage du Monde à ses pieds écrit par son amie Géraldine Mailhet. Oui, je ne lis pas Tolstoï tous les jours... En fait, j'ai relu l'Oeuvre de Zola pour la troisième fois ( et c'est toujours aussi bon ! ) pour mes cours et, la maladie aidant, j'avais besoin d'une lecture plus simple pour mettre mon cerveau en repos. Bref, celui-ci était exposé à la médiathèque d'Evry et je me souvenais très bien du suicide de cette toute jeune femme qu'on appelait à très juste titre la Rapunzel du Kazakhstan... Il me semble que c'était à peu près à la même époque que Elle s'était pris d'un amour immodséré pour les suicides people et j'y voyais un changement dans l'air du temps, un début de désenchantement post 11 septembre qui ne s'est plus démenti. Bref, derrière les suicides, il y a toujours une part de mystère et j'avais envie d'en savoir plus. Et... je n'ai rien découvert, rien appris. La vie de la jeune fille est retracée à grands traits depuis sa vie pourrie au Kazakhstan ( pourrie pourquoi ? pourrie comment ? ) jusqu'à son petit appartement New Yorkais, dont la description m'a semblée bien plus glauque que celle des rues de son ex-URSS natale. Le fossé entre sa vie de jeune fille rangée sortie d'un pays pauvre et celle de modèle chargée de vêtements luxueux, photographiée par les plus grands, mais malmenée par sa conscience de ne plus appartenir à aucun cercle n'est jamais mis en lumière. Du point de vue du style, Géraldine Mailhet a voulu créer de la distance entre son clavier et son sujet : c'est réussi ! On a l'impression de retrouver le style de Katherine Pancoll quand elle s'attaque à des personnages plus grossiers, comme le beau-père de l'héroïne de La valse lente des tortues. J'ai trouvé le personnage de l'agent particulièrement horripilant alors qu'il y avait là un très beau personnage à camper, tout en finesse : une femme ayant connu le succès par procuration, mais ne parvenant plus à y rester, désenchantée, sans enfants, maternelle mais égoïste... Non, ce livre ne m'a pas paru d'un grand intérêt.

Ceci dit, je l'ai lu jusqu'au bout, tout comme le Pacte des vierges de Schneider, qui portait lui aussi sur un fait divers qui m'avait beaucoup intéressée en raison de son mystère. Comment une quinziane de jeunes filles d'un même établissement scolaire ont-elles pu parvenir à tomber enceintes en même temps ? réponse par le biais d'une interview à plusieurs voix et en plusieurs temps : elles voulaient élever leurs enfants ensemble. Réponse décevante s'il en est, car totalement superficielle et d'une connerie tellement abyssale qu'elle en est désarmante. Enfin quoi, c'est ça la jeunesse d'aujourd'hui : " Je voulais qu'ils me rendent mon portable donc j'ai acceopté de les sucer" ( Polisse de Le Besco ), " On voulait élever nos enfants ensemble dans une caravane avec l'argent de la caf donc on s'est toutes fait engrosser ensemble" ? Vraiment ? Donc, re-déception au niveau du sujet, mais pas vraiment au niveau de l'exercice de style : les voix de chacune sont bien respectées, certaines filles sont totalement incarnées et touchantes. Vanessa Schneider n'a pas à s'en vouloir, elle a traité avec beaucoup de pudeur un sujet difficile qui fait encore mystère en raison des dessous psychologiques complexes qui ont présidé à la décision de ces jeunes filles et que j'aurais voulu voir éclore.

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