trois ans
On en parlait depuis un mois, tant elle était éblouie de réaliser qu'elle aurait bientôt ces fameux trois ans qui, pour elle, sonnent comme l'âge des accomplissements. A trois ans, on est grand. A trois ans, on est propre. A trois ans, on peut aller au multisport. A trois ans, on peut aller à l'école. A trois ans, on a conscience qu'on a un anniversaire et on sait ce que l'on veut : piscine, gateau au chocolat, ballons de couleurs et une trotinette rose.
On en parlait depuis un bon mois et tout d'un coup, c'est arrivé. Avec la première vraie journée de printemps, le premier beau soleil, le premier déjeuner dehors, Salomé a eu trois ans et cette fête qu'elle attendait depuis si longtemps. Il n'y a pas eu la piscine, mais tout le reste et plus encore. Une grande soeur à câlins et nous si fiers et pour une fois cette semaine si bien de prendre notre temps et de le leur offrir sans compter. Le soir, elle n'a pas pleuré que ce soit fini, non. Elle en avait bien profité elle aussi de cet anniversaire qui ne reviendrait pas avant un an. Je crois qu'elle aurait voulu le prolonger. A neuf heures et demie, en remontant, on a découvert qu'elle avait rallumé la lumière danss sa chambre et dessinait au pied de son lit... On a grondé, pour la forme, mais nous avons bien ri. Voilà une turpitude toute neuve : une turpitude de trois ans !