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la loutre à roulettes
5 décembre 2010

pieds nus sur les limaces

Oui, je sais : je promets une critique sur No et moi et je pousse un grand cri d'amour pour Pieds nus sur les limaces... Eh bien ça s'appelle de la logique loutre, voilà. En ces jours d'hiver où mes humeurs se mettent à ressembler au temps et où mes défenses immunitaires commencent à se sentir franchement mal, j'ai testé la vitamine C, le fer, les probiotiques, dormir un peu plus aussi. Mais rien ne m'a autant remontée que ce très joli film.

pieds_nus_affichePieds nus sur les limaces joue du contraste entre deux soeurs, Clara et Lily, qui se retrouvent après le décès brutal de leur mère. L'une, modèle de réussite, a organisé sa vie pour plaire à ses parents, quitte à oublier ce qu'elle-même voulait au passage. On la sent bloquée dans des habitudes et des cadres rigides qui la rassurent et l'étouffent tout à la fois. L'autre semble coincée dans l'enfance et dit et fait comme elle pense, quitte à agacer plus souvent qu'à son tour. Drôle de personnage que celui de Lily : une artiste à coup sûr, déroutante, attachante et tellement pénible ! Une croix que la mère a transmis à la grande soeur... qui, comme le spectateur, a le vertige de se trouver au milieu d'une ronde de sentiments ambivalents. Drôle de brin de fille que cette Lily : une sensuelle, qui absorbe la vie par tous les pores, beauté du monde comme méchanceté des gens, qui prend en pleine figure les bonnes manières comme on prendrait des giffles, qui ne comprend pas la nécessité des bienséances et hurle tout haut ce que l'on pense tout bas et que l'on range dans nos petits mouchoirs bien polis. Drôle de petite bonne femme, Clara : elle prend en même temps que le rôle de la mère, les robes laissées vides, fait des confitures, lave, range, comme si sa vie à elle n'existait pas.

pieds_nus_dindon_calin

Autant le dire et le redire : j'ai été complètement séduite par ce film singulier, qui filme la nature avec lyrisme et poésie, qui suggère, caresse, console et berce. On sort de là avec des tas d'envies : créer, sentir, courir. J'ai suivi Lily comme une petite Alice qui m'a ramenée dans les bois de mon enfance avec les cabanes abandonnées, les courses dans les champs, l'air vif qui brûle les joues encore poissées de confitures.

Allez voir ce film, allez-y : ne serait-ce que parce qu'il contient le plus beau rôle jamais offert à un dindon ! Un fort bel ovni en somme, qui vous donnera la fugitive impression d'avoir décroché une étoile.

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Commentaires
L
comment ne pas courir au cinéma après une si jolie critique en effet ?!!
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