Merci Marie-Hélène !

Cette semaine, j'ai reçu un très joli cadeau auquel je ne m'attendais pas vraiment. Marie-Hélène, à qui j'avais envoyé un recueil de poèmes de René Char illustré de tableaux de Zao Wou Ki pour les uns ans du blog, m'a envoyé à son tour un livre qu'elle aime et qui a eu beaucoup de succès autour d'elle. Je venais d'achever un Alison Lurie très moyen et n'arrivais pas à choisir sur quoi jeter mon dévolu. J'ai donc ouvert La Boîte en os et l'ai lu presque d'une traite. Je ne connais rien d'Antoinette Peské, sauf son style, qui m'a beaucoup plu.

 

Sur la quatrième de couverture, il est dit que ce roman a été adoré par Cocteau et Apollinaire et j'ai bien compris pourquoi. Ce roman fait la liaison entre romantisme et surréalisme. On retrouve l'ambiance du romantisme noir anglais avec ce château des Highlands, les atmosphères de landes désertes balayées par les vents, de cimetières hantés. On pense à Poe aussi ( celui de Ligeia )et à Maupassant ( celui de La Chevelure ) avec cette quasi possession du pauvre Mac Corjead, cette obsession de trouver la vérité de l'âme dans les yeux de Margaret. C'est donc très dix-neuvième.

Et en même temps, c'est un roman très moderne aussi avec ce thème de l'amour fou, l'importance prépondérante du regard, la dimension aquatique des images filées, la réflexion autour de l'amour comme réincarnation ( il y a un lien très intéressant entre la mère du narrateur et Margaret, notamment dans le fait que les yeux de la jeune femme reflètent la couleur du lac dans lequel la mère du narrateur s'est jetée par trois fois pendant sa grossesse ), autour de la dépression et ses racines secrètes.

La dernière phrase du livre est un petit bijou, ciselée comme une boîte en os qu'un artisan aurait longuement gravée. Merci, Marie-Hélène, pour cette belle découverte qui m'a fait penser à un autre écrivain peu connu : De Richaud, dont je vous conseille à mon tour la lecture.