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la loutre à roulettes
17 août 2010

l'arbre de bertuccelli

Autant le dire tout de suite, j'ai été déçue en sortant de la projection de l'Arbre de Bertuccelli. A lire la réalisatrice, je m'attendais à un film quasi muet où l'arbre ( un très vieux figuier australien ) aurait le rôle principal. J'attendais de longs travellings sur ses branches, son tronc, ses racines... J'attendais qu'on lise sur l'écorce ses changements d'humeur au gré des changements de temps... J'attendais, j'attendais beaucoup de ce film, beaucoup plus qu'il ne pouvait me donner en une heure quarante. Je ne peux pas dire non plus que je ne l'ai pas aimé, ça non. Si la place faite à l'arbre est moindre par rapport à mes attentes, l'histoire développée est intéressante et ne cède jamais aux clichés ni à la facilité. Au final, on passe même un assez bon moment au soleil, ce qui n'est pas négligeable par ce temps pluvieux...

l_arbre

En fait, la grande force du film vient de ses deux actrices principales : Charlotte Gainsbourg et sa voix douce, ses longs cheveux un peu hippie, sa joie de vivre toujours surprenante pour qui l'a vue et revue adolescente et la petite fille qui joue sa fille Simone. Quelle détermination farouche, quel sourire ravageur, d'autant plus ravageur qu'il cache des larmes ! J'ai retrouvé en elle ce que j'aime chez Isild et ce qui me détabilise aussi souvent... et pas seulement parce que ce sont deux petites blondinettes aux allures de sauvageonnes !

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Oui, j'ai été déçue. Et pourtant le film ne cesse de me revenir par bribes depuis, et les personnages de ma hanter, que je photographie les arbres du parc, ou que je relise l'Insoutenable légèreté de l'être de Kundera. Voici un passage qui représenterait assez bien le point de vue de Simone : " Sabina se souvient de la tombe de son père. Au-dessus du cercueil il y a de l'argile, sur l'argile poussent des fleurs, un érable étend ses racines vers le cercueil, et l'on peut se dire que le mort sort de sa tombe par ces racines et ces fleurs. Si son père avait été recouvert d'une pierre, jamais elle n'aurait pu lui parler après sa mort, jamais elle n'aurait pu entendre dans le feuillage de l'arbre sa voix qui lui pardonnait."

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Finalement, avec ses airs de rien, voilà un petit film qui énonce quelques jolies vérités sur la famille, l'attachement aux vivants et aux morts, à nos racines qu'on ne peut pas couper si facilement. Un petit film, oui, mais qui s'oppose à l'air du temps. Et ça, c'est important.

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